ASLAN

Né à Lormont, près de Bordeaux, le 23 mai 1930, Alain Gourdon, dit Aslan, vit une enfance heureuse dans ce pays de vignobles et se découvre très tôt un don pour le dessin et la sculpture. Ces capacités, qu’il cultive tout au long de sa vie, l’entraînent naturellement à devenir illustrateur, peintre et avant tout sculpteur.

Précoce, il entre dès l’âge de 14 ans à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux puis suit un parcours exemplaire jusqu’à l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris où il fait la rencontre de César, qui devient son ami.

Son jeune âge ainsi que son talent pour le modelage surprennent et lui valent une succession de prix, parmi lesquels il faut citer le prix d’Esprez de l’Institut qu’il obtient une première fois en 1948, pour un buste de l’auteur dramatique René Bruyez, présenté au salon des artistes français.

À 20 ans, Aslan effectue son service militaire durant lequel il créé un buste du maréchal de Lattre de Tassigny. La pièce est exposée au salon de l’Armée, obtient le Grand Prix et est commandée ensuite, en bronze, par l’État français.

Après avoir accompli son devoir, en 1952, il est nommé peintre et sculpteur officiel de l’Armée. Les années qui suivent le voient développer des commandes – des bustes pour l’essentiel – pour les services de l’Armée mais aussi pour le musée de Madame Tussot de Londres et le musée Grévin de Paris.

Parallèlement, et dès 1953, Aslan enchaîne avec de très nombreux travaux dans différents domaines. Il commence une activité d’illustrateur pour l’édition et signe des ouvrages chez Hachette, en particulier dans la « Bibliothèque Rose ». Il s’initie à l’affiche publicitaire et de spectacles – plus tard, certaines réalisées pour les Folies Bergère, le Casino de Paris, l’Olympia, ou l’Alcazar donneront à son nom une dimension internationale. Sur le plan personnel, il se marie en 1957 avec Brigitte, la femme de sa vie avec qui il aura deux enfants, Florence en 1960 et Valérie en 1962.

C’est à cette époque qu’il dessine ses premières pin-up pour des couvertures et des intérieurs de livres. Cet art singulier trouve bien sûr un plus large succès dans les pages du magazine Lui, entre 1964 et 1982. Ses fameuses « filles à épingler » sont dès lors utilisées dans la publicité, pour des marques automobiles et pour des supports extrêmement variés – calendriers, cartes à jouer, catalogues de lingerie, pochettes de disques, etc.

Si l’artiste répond à de multiples commandes de la part de la presse, de la publicité et de l’édition pendant les décennies qui succèdent ses premiers travaux pour Lui, il n’en délaisse pas moins la création en trois dimensions. Il élabore les bustes de Félix Éboué (1970), Charles de Gaulle (1971), Mireille Mathieu (1978), Alain Delon (1986) ou encore Georges Pompidou (1989) à la demande de commanditaires privés comme publics.

Mais le plus célèbre de ces bustes reste sans aucun doute celui de Brigitte Bardot en Marianne. Ce symbole de la République française est édité à partir de 1970 par le musée du Louvre. Plus de 20 000 exemplaires se sont vendus à ce jour.

En 1995, Aslan s’installe au Canada où il poursuit ses activités artistiques de sculpture. Il imagine également de grandes toiles à l’huile, peint sur aluminium, à la gouache ou à l’aquarelle, dessine au crayon ou à la mine de plomb – en particulier de magnifiques nus féminins.

En 2003, le ministère français de la Culture reconnaît la valeur de son œuvre et le nomme Commandeur des Arts et Lettres.

Octobre 2019 : parution de l'intégrale des pin up de Lui chez Dynamite.

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